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En République du Congo, un Parc National s’agrandit pour protéger une forêt à haute intégrité, riche en gorilles

Comme l’annonce la World Conservation Society (WCS) l'inclusion du triangle de Djéké, une forêt de 95 km2 adjacente au Parc National de Nouabalé-Ndoki, profite à la faune tout comme aux communautés. Retrouvez ci-dessous l’article que WCS publie à cette occasion.

Crédit : IMAGEO

BRAZZAVILLE, République du Congo, 10 février 2023 - Le "Triangle de Djéké", une forêt restée exempte d'exploitation forestière, et riche en gorilles des plaines de l'Ouest (en danger critique d'extinction), fait désormais partie du Parc National de Nouabalé-Ndoki. Cette extension intervient après plus de 25 ans de recherches scientifiques dans la zone et une vaste consultation des communautés pour concevoir un plan d’aménagement qui profite à la fois aux communautés locales et à la faune.

« En intégrant le triangle de Djéké au Parc, non seulement cette forêt de haute-intégrité et sa biodiversité unique devient protégée, mais on sécurise aussi les droits coutumiers des communautés, pour qu’elles puissent continuer à accéder et à profiter des ressources dont elles dépendent, comme le miel et les chenilles, puisque nous sommes désormais assurés que cette forêt restera intacte à perpétuité » explique Ben Evans, directeur de l’Unité de Gestion du Parc.

En effet le plan d’aménagement, entériné par le gouvernement congolais ce vendredi 10 février 2023 prévoit la création, au sein du Triangle de Djéké, une zone communautaire d’utilisation durable, où les locaux pourront continuer la récolte de produits non ligneux et la pêche traditionnelle.

Pour aboutir à ce résultat, la WCS a consacré deux ans à des consultations communautaires dans 13 villages de la région, conformément aux normes établies pour l'obtention du Consentement Libre, Informé et Préalable (CLIP) des peuples autochtones et des communautés locales. Les communautés ont elles-mêmes identifié les zones d'importance culturelle et économique à l’intérieur du Triangle de Djéké.

« Il n’est pas question de nous interdire des activités comme la récolte de feuilles, de miel, de champignons ou la pêche, tout ça nous pourrons continuer à le faire ; ce qui nous est interdit ce sont les fusils et nous sommes d’accord car nous savons qu’à Djéké il y a des gorilles habitués à la présence humaine, et si on y va avec des fusils, on risque de les déranger » déclarait Gabriel Mobolambi, chef du village de Bomassa, le village le plus proche du Triangle de Djéké, lors d'une réunion communautaire finale qui s'est tenue fin janvier 2023, après la validation du processus du CLIP par le gouvernement congolais.

Le Triangle de Djéké est une zone d'importance mondiale pour l'étude de l'écologie et du comportement des gorilles des plaines de l’Ouest, car il abrite Mondika, l'un des plus anciens sites de recherche à long terme sur cette espèce. Depuis 1995, trois groupes de gorilles ont été habitués à la présence humaine autour de Mondika, permettant des observations directes des gorilles dans leur environnement naturel. Cela a permis de collecter des données en continu pendant 25 ans, et de faire des progrès significatifs dans notre connaissance de cette espèce, la moins connue des grands primates.

Le site de recherche de Mondika fournit un emploi stable à plus de 40 personnes, dont une majorité d’autochtones, et offre des opportunités de renforcement des capacités pour les chercheurs congolais, avec un accent important donné au leadership féminin. La construction prochaine de plusieurs lodges à proximité du Parc permettra d’accroître encore davantage les opportunités économiques générées par le Triangle de Djéké pour les populations locales.

Le classement du Triangle de Djéké dans le Parc n’aurait été possible sans la bonne collaboration de longue date du Parc avec Olam Agri, la société d'exploitation forestière certifiée FSC qui opère autour du Parc. Olam Agri est impliquée depuis 1999 dans un accord tripartite innovant avec le gouvernement et la WCS pour contribuer à la protection de la faune dans le paysage Nord Congo et réduire l'impact de l'exploitation forestière.

Le parc national de Nouabalé-Ndoki a été créé en 1993 et agrandi en 2012, lorsque le Triangle de Goualougo, une forêt intacte abritant des chimpanzés n’ayant eu que peu ou pas de contact avec les humains, a été ajouté au Parc. Avec l'ajout du Triangle de Djéké, le Parc couvre désormais un total de 4334 km2.

« C'est un exemple à suivre en matière de création et d'extension d’aires protégées dans la région, qui doit toujours se faire dans l'intérêt du pays, de ses habitants et de sa faune », a commenté le ministre de l'économie forestière, S.E. Mme Rosalie Matondo.

La République du Congo, couverte à 60% de forêts, compte une douzaine d'aires protégées représentant 12,42% de son territoire. Cette extension intervient quelques mois après l'annonce de la création des premières aires marines protégées du Congo, couvrant désormais 12,01% de la Zone Économique Exclusive (ZEE) du Congo.

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À propos de la WCS Congo

Depuis plus de 30 ans, la WCS joue un rôle majeur dans la conservation de la faune et des espaces sauvages en République du Congo, où elle a contribué à la création, à l'expansion et à la gestion de trois des cinq parcs nationaux. La WCS travaille en étroite collaboration avec le gouvernement, les parties prenantes nationales et les communautés locales pour protéger les riches écosystèmes du Congo.

À propos du Parc National de Nouabalé-Ndoki

Le Parc National de Nouabalé-Ndoki est un des meilleurs exemples restant d'un écosystème intact dans le bassin du Congo. Il couvre plus de 4 000 km2 de forêt tropicale et abrite des populations importantes de mammifères menacés, tels que les éléphants de forêt, les gorilles et les chimpanzés. Nouabalé-Ndoki est un site du patrimoine mondial depuis 2012.

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