La concession IFO - Interholco en République du Congo démontre la viabilité de la fabrication de produits en bois tropical à valeur ajoutée en Afrique. Sur son site de Ngombé, l'usine de fenêtres en lamellé-collé de la société a maintenant une capacité de production annuelle de 5 000 m3.
Elle utilise diverses essences de bois, toutes certifiées FSC, et vend ses produits à des fabricants de fenêtres sur certains marchés européens, tout en cherchant à en conquérir de nouveaux. Le vice-président des ventes et de la production d'Interholco (IHC), Christophe Janssen, a reconnu que le développement du marché pour ces produits était initialement un défi. "Certains clients réguliers qui achetaient nos grumes et nos sciages étaient assez conservateurs et disaient qu'il était impossible de faire de la production à valeur ajoutée en Afrique. Ils supposaient qu'il y aurait des problèmes de colle ou de résidus de sciage, et que cela poserait des difficultés d'usinage", déclare-t-il. "Il s'agissait de trouver un autre type de client prêt à essayer quelque chose de nouveau. Une fois que nous avons fait cela, nous avons été approchés par nos clients traditionnels intéressés par des essais, après quoi ils ont passé des commandes."
IHC a déclaré que la clé du succès de l'opération était d’axer les efforts sur la qualité et des performances constantes. Elle a installé des équipements de traitement de pointe dès le début et les a modernisés depuis. Le fait de s'approvisionner en bois dans ses propres concessions lui permet de mieux maîtriser la qualité. "Nous avons un contrôle total sur ce qui entre dans le processus de production et, en combinant cela avec des méthodes de fabrication éprouvées, soutenues par des audits de qualité réguliers, nous avons montré que nous pouvons rivaliser avec n'importe quel produit du marché", a déclaré M. Janssen. Pour garantir la performance, les bois d'IHC sont également accrédités selon la norme CTB-LCA 221 par l'institut technique du bois français FCBA.
IHC produit de nombreux de types de carrelets, y compris le KKK (trois plis aboutés), le DKD (avec des couches extérieures solides et une couche intermédiaire aboutée), ainsi que des produits sur mesure avec deux, trois couches ou plus. Le Sapelli est la principale matière première de l'usine, mais elle usine également du Kosipo et développe l'utilisation du Tali, du Bossé, du Sipo, du Limbali et du Padouk. L'utilisation de cette variété d'essences permet d'élargir le choix des clients et, selon IHC, de faire un usage plus durable des ressources forestières. Les carrelets ont d'abord été appréciés par les clients en France, en Allemagne et en Belgique, et commencent maintenant à être vendus en Espagne et au Portugal. IHC envoie également des lots d'essai au Royaume-Uni et aux États-Unis.
Il est clair qu'il y a maintenant une ambition croissante dans la fabrication de produits en bois à valeur ajoutée en Afrique, soulignée par la décision des ministres lors de la réunion de septembre dernier de la CEMAC (la Communauté économique d'Afrique Centrale), de mettre fin aux exportations de grumes du bassin du Congo au début de 2022. Ils ont également soutenu la formation du Comité régional pour le développement industriel durable de l'industrie du bois (CRIB). Interholco est optimiste quant au développement de ses activités à valeur ajoutée. Elle entrevoit des "opportunités pour des articles plus spécialisés destinés à des industries particulières", y compris potentiellement des produits de construction stratifiés.
Pour le rapport complet sur la stratégie de valeur ajoutée d'IHC : https://www.fair-and-precious.org/en/news/333/growing-ambition-in-african-value-addition