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13.05.2022
Réunie sous le thème "Construire un avenir vert, sain et résilient avec les forêts", la quinzième réunion du Congrès forestier mondial (XVe CFM) s’est attelée à définir le rôle des forêts dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et dans d'autres accords majeurs, notamment les objectifs forestiers mondiaux, l'Accord de Paris sur le changement climatique et le contexte mondial de la biodiversité post-2020. Au cours de cette réunion de cinq jours, les participants ont abordé une grande variété de thèmes, notamment : la Décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes ; les forêts pour un monde sain, prospère et pacifique ; et les chemins durables pour construire un avenir vert, sain et résilient.
Nous vous proposons ici un aperçu des temps forts de ce Congrès pour notre secteur.
SE Rosalie Matondo, ministre de l'économie forestière de la République du Congo, a déclaré que les pays du bassin du Congo avaient décidé de ne plus exporter de bois et de le transformer localement. En réponse à une question du modérateur sur l’interdiction des bois tropicaux pour la construction du Village Olympique des JO Paris 2024, Madame la Ministre a souligné que les produits bois du Bassin du Congo proviennent de la gestion durable et non de l'exploitation forestière illégale et a exprimé sa frustration face au manque de raisons derrière ces politiques. Elle a également souligné les efforts de reboisement, l'expansion des zones de conservation et les efforts législatifs pour préserver les forêts. Rosalie Matondo a noté le manque de financement pour la région du bassin du Congo et a appelé à un mécanisme financier plus ciblé, adapté et transparent.
Sheam Satkuru, de l'OIBT, a souligné que le manque de confiance des consommateurs envers les bois tropicaux doit amener le secteur à toujours chercher à prouver que les normes internationales sont respectées. Elle a noté la nécessité d'une communication efficace sur la conformité, ainsi que d'un système de gouvernance opérationnel pour changer les perceptions des pays producteurs de bois tropicaux. Par ailleurs, Robert Nasi, du CIFOR, a souligné la nécessité d'investir davantage dans le secteur forestier, affirmant que les solutions technologiques existent.
Notant que le Gabon est un pays à bilan carbone positif, SE Lee White, ministre des Eaux et Forêts, de la Mer et de l'Environnement du Gabon, a déclaré que le programme REDD+ ne peut pas générer suffisamment d'emplois et que, compte tenu de l'impact énorme que la déforestation du bassin du Congo aurait dans le monde entier et des besoins de subsistance des populations de la région, la survie des forêts ne peut pas uniquement gager sur les contributions volontaires des pays développés. Lee White a souligné que la solution à la dépendance pétrolière du Gabon et à sa jeune population réside dans la GDF et dans l'optimisation de la valeur ajoutée des produits bois, en soulignant la création d'emplois dans les centres de transformation du bois périurbains. Il a enfin mis en avant la nécessité de certifier les pratiques socialement responsables, neutres sur le plan climatique et respectueuses de la biodiversité.
Gijs Breukink, du Fonds mondial pour la nature, a décrit les succès obtenus dans la restauration de forêts dégradées au Brésil, l'amélioration des pratiques d'exploitation forestière au Gabon et l'autonomisation des communautés locales.
En outre, Robert Nasi, du CIFOR, a noté que si la "bioéconomie" n'est pas un concept nouveau, il est nécessaire de communiquer dessus au-delà du secteur forestier. Il a noté que, selon le FMI, les combustibles fossiles sont subventionnés à raison d'un million de dollars par minute, et que cette somme doit être redirigée vers des activités de bioéconomie bénéfiques pour le climat.
Thomas Hofer, de la FAO, a souligné les principales conclusions de la prochaine étude FAO-CIFOR sur l'intégration de la biodiversité dans le secteur forêt-bois. Il a noté que la GDF joue un rôle essentiel dans la conservation de la biodiversité. Puisque les ressources forestières continuent de diminuer, des interventions efficaces sont nécessaires pour mieux intégrer la biodiversité dans le secteur forestier.
Enfin, les participants ont convenu que la production durable atténue le changement climatique et offre des solutions dans l'ensemble des chaînes de valeur, et que le développement des bioéconomies en utilisant du bois durable pourrait remplacer les secteurs à forte intensité de carbone. Les participants ont notamment appelé à l'inclusion de solutions durables à base de bois dans les contributions déterminées au niveau national (NDCs) d'ici 2030.
L’ATIBT a eu cette semaine des échanges avec l’équipe de la FAO de retour de Séoul, avec en particulier Sven Walter, qui siège au Conseil d’Administration de l’ATIBT, et Thais Linhares-Juvenal, responsable du pougramme « Sustainable Wood for a Sustainable World », soit SW4SW. Tous les deux ont exprimé leur souhait que certaines déclarations de Séoul soient reprises à l’occasion du Forum de l’ATIBT.
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