21.12.2022
Du 05 au 09 décembre 2022 s’est tenu à Libreville (Gabon) un atelier de validation des statuts UICN de dix-neuf espèces d’arbres exploitées en Afrique centrale. Il a été organisé par l’Agence Nationale des Parcs Nationaux du Gabon avec l’appui de l’asbl Nature+, Gembloux Agro-Bio Tech (Université de Liège) et le Département Afrique & Madagascar du Missouri Botanical Garden (MBG). Il intervient dans le cadre du projet "Actualisation du statut de vulnérabilité des espèces ligneuses exploitées en Afrique centrale", financé par le Programme de Promotion de l'Exploitation Certifiée de la COMIFAC (PPECF), Gembloux Agro-Bio Tech (Université de Liège) et le MBG via la Fondation Franklinia.
Cet atelier a réuni une quarantaine de participants représentant l’administration forestière nationale, le secteur associatif, les bureaux d’études, les instituts de recherche et d’enseignement, le secteur privé, et l’Autorité de la Liste Rouge pour l’Afrique centrale des plantes (CARLA/UICN) de la Commission de la sauvegarde des espèces de l’UICN (Species Survival Commission, SSC).
Le statut de conservation de chaque espèce a été établi en utilisant le critère A3 de la Liste Rouge UICN. Il s’agissait de modéliser la réduction de la population des espèces dans 100 ans en intégrant l’impact de l’exploitation forestière et la perte de l’habitat. La méthodologie utilisée, présentée par Dr Grace Loubota (Gembloux Agro-Bio Tech), est basée sur l’analyse de données provenant de 98 unités forestières d’aménagement représentant environ 22 millions ha de forêts. Les informations complémentaires (la densité de population de l’espèce, la structure diamétrique, l’intensité des menaces sur les principaux disperseurs, et l’adéquation entre le diamètre de fructification régulière et le diamètre minimum légal d’exploitation) ont également été considérées dans l’analyse du statut de conservation de chaque espèce.
En considérant les seuils de la liste rouge de l’UICN, pour une réduction de la population comprise entre 30 et 50 % dans le siècle à venir, l’espèce est considérée comme menacée, soit la catégorie Vulnérable (VU). Seules trois espèces sont classées dans cette catégorie, il s’agit de : Entandrophragma candollei (Kosipo), Erythrophleum ivorense (Tali des forêts côtières), Triplochiton scleroxylon (Ayous). Ces espèces devraient faire l’objet de mesure de gestion particulière, par exemple des méthodes d’appui à la régénération.
Lorsque la réduction de la population est inférieure à 30 % dans le siècle à venir, l’espèce n’est pas menacée. Neuf espèces sont classées dans la catégorie « Presque Menacée » (NT). Ce sont : Bobgunnia fistuloides (Pao rosa), Cylicodiscus gabunensis (Okan), Entandrophragma cylindricum (Sapelli), Erythrophleum suaveolens (Tali des forêts continentales), Lophira alata (Azobé), Millettia laurentii (Wengué), Prioria balsamifera (Agba / tola), Terminalia superba (Limba / fraké), Tieghemella africana (Douka). L’évolution de leurs populations devraient faire l’objet d’un monitoring régulier. Enfin, les espèces suivantes sont classées en « Préoccupation Mineure » (LC) : Afzelia bipindensis (Doussié), Aucoumea klaineana (Okoumé), Dacryodes igaganga (Igaganga), Entandrophragma utile (Sipo), Milicia excelsa (Iroko), Pterocarpus soyauxii (Padouk), Testulea gabonensis (Izombé).
Pour la suite, il sera question d’intégrer les remarques et recommandations des experts réunis lors de cet atelier, et de soumettre ces évaluations en vue de leur publication sur le site internet de Liste Rouge des espèces de l’UICN (www.iucnredlist.org).