08.12.2023
Alors que la COP28 a débuté le 30 novembre à Dubaï (EAU), l’ATIBT, représentée par ses membres, s’emploie à porter les forêts tropicales au cœur des solutions pour lutter contre le changement climatique. La question des forêts n’est malheureusement pas vraiment au premier plan de cette COP, rendant d’autant plus nécessaire notre travail de plaidoyer et de sensibilisation.
Les forêts sont les grandes absentes de l’agenda officiel de cette COP, et nous regrettons que le secteur forêt-bois durable soit trop peu présenté comme une solution pour l’atténuation du changement climatique. De nouvelles technologies ambitieuses de captage du CO2 sont développées et présentée à la COP28, alors qu’une solution naturelle existe et mériterait d’être mieux valorisée, les arbres...
De nombreux standards, comme Verra, sont présents et beaucoup de discussions portent sur les mécanismes de marché, mais peu sur les solutions en elles-mêmes.
Le sujet des crédits et certificats biodiversité prennent par ailleurs de plus en plus d’importance dans les échanges.
Dans ce contexte, l’ATIBT est intervenue plusieurs fois au cours de cet événement. Elle était de plus représentée sur place par le co-secrétaire de sa commission Carbone & Biodiversité Pierre Schueller (TEREA), et a participé à différents évènement.
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L’ATIBT et ses membres ont organisé lundi 4 décembre un événement sur le Pavillon de la COMIFAC/PFBC sur le thème « La gestion durable des forêts tropicales sous le prisme du carbone et de la finance verte : vers un nouveau paradigme ? », modérée par Pierre Schueller. Sont intervenus Benoît Demarquez (TEREA) qui a évoqué l’évolution de pratique forestière selon les incitations des opérateurs du Bassin du Congo depuis les années 90, Pierre Schueller, qui a fait un état des lieux marchés carbone forestiers en Afrique Centrale mettant en avant les limites et opportunités qui existent aujourd’hui pour la région et le secteur, José Canchaya (Maderacre) qui a exposé le développement du projet REDD+ de Maderacre au Pérou, montrant le chemin à suivre pour le Bassin du Congo, et enfin Fabiola Flex (aDryada, présidente de l’OBC), qui a présenté l’initiative OBC visant à valoriser l’impact positif de projets en faveur de la biodiversité et donc le développement d’un nouveau marché de certificats biodiversité, nouvelle opportunité notamment pour les forêts tropicales.
Le ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage du Burundi et Président en exercice du conseil des Ministres de la COMIFAC, Prosper DODIKO, ainsi que la nouvelle co-facilitatrice du PFBC pour le Gabon, le Dr. Aurélie Flore Koumba Pambo, ont notamment assisté à ce side-event et échangé à cette occasion avec les intervenants sur les stratégies à adopter en matière de stratégie carbone et biodiversité pour les Etats d’Afrique Centrale.
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Par ailleurs, Jacqueline Lardit est intervenue en visio, toujours sur le pavillon de la COMIFAC/PFBC ce vendredi dans le cadre du dialogue Multi-acteurs du PFBC, sur le thème « Le Rôle des Forêts dans la lutte contre les changements climatiques ».
Sous la présidence du Président en exercice de la COMIFAC, de la Co Facilitatrice de la République Gabonaise du PFBC et de Son Excellence Monsieur Christophe Guilhou, Co-Facilitateur de la République française du Partenariat pour les forêts du Bassin du Congo, les acteurs du PFBC ont échangé sur les moyens de soutenir la protection et la gestion durable des forêts du bassin du Congo et de permettre aux acteurs de s’approprier dans un format simplifié les axes stratégiques de la feuille de route du PFBC 2023-2025.
A la question « que faites-vous pour la protection des Forêts du Bassin du Congo ? », Jaqueline a rappelé que l'ATIBT promeut la gestion durable des forêts et la certification forestière, exigeant la certification pour les membres et une chaîne de traçabilité pour les importateurs de bois. Et à la question sur l’aide que peut apporter la rémunération pour les Services Écosystémiques à la protection des forêts, Jacqueline a plaidé pour trouver des solutions gagnant-gagnant, impliquant une rémunération pour les propriétaires (états) et les utilisateurs de la forêt afin d’accélérer les paiements pour services environnementaux et sociaux, un enjeu pour financer la gestion durable des forêts tropicales.
Jacqueline Lardit a également évoqué la participation de l’ATIBT au forum de Macao, coorganisant une séance sur la certification. Jacqueline a salué l'initiative de l'OIBT pour des chaînes d'approvisionnement durables et a noté l'engagement croissant des entreprises chinoises dans la transparence de la traçabilité du bois.
Notons également que Germain Yéné, Chef de projet ASP PACTE VERT, interviendra dimanche 10 décembre à 11h30 lors d’un évènement organisé par le CIRAD-CIFOR-EFI-PFBC et sur le thème « Lutte contre la déforestation : quelles sont les implications du règlement de l’Union européenne sur la déforestation importée pour les pays du bassin du Congo ». Il s’agira d’améliorer la compréhension des parties prenantes, en particulier des gouvernements des pays du bassin du Congo du règlement de l’UE sur la déforestation importée et de permettre un échange de vues sur les opportunités et défis du règlement pour la sous-région.
Quelques annonces ont tout de même également contribué à faire parler des forêts et du bois lors de cette semaine. 17 pays se sont notamment engagés à augmenter la quantité de bois dans la construction d'ici 2030 afin d'apporter des solutions climatiques au secteur de la construction. Pour que cette mesure soit vraiment efficace, il faudra veiller à ce que le bois tropical soit bien pris en compte. Le Kenya, par l'intermédiaire du ministère de l'Environnement, du Changement climatique et des Forêts, a de son côté appelé les partenaires locaux et internationaux à parrainer une grande campagne de plantation de 15 milliards d’arbres d'ici à 2032. Enfin, la Banque Africaine de Développement a manifesté son intérêt pour les certificats biodiversité.