L’écolabel nordique ou Nordic Swan est l’ecolabel officiel de la durabilité pour les Pays Nordiques.
L’ATIBT, La COMIFAC, ETTF, UFIGA, GFBC, FIB ont cosigné un courrier, le 3 avril dernier, en réponse à la consultation publique du Nordic Swan. Nous en reprenons ci-dessous l’essentiel.
La consultation lancée par Nordic Swan Ecolabel vise l’interdiction d’un certain nombre d’espèces de bois tropical basées sur les listes de la CITES, de l’IUCN et de Rainforest Alliances.
Les critères utilisés nous paraissent discutables et ne légitiment pas des
décisions d’interdiction aussi lourdes de conséquences pour la filière bois.
Tout d’abord, les listes des
différents organismes cités ci-dessus ne veulent pas dire que les espèces sont
en danger ou sont interdites d’exportation.
Le conseil scientifique de
l’ATIBT (réunissant 17 personnalités scientifiques d’Europe et d’Afrique),
ainsi que la commission forêt industrie de l’ATIBT (réunissant des spécialistes
du secteur ayant mis en place des pratiques de gestion forestière responsable) ont contribué à rédiger cette réponse.
Ainsi, différents arguments
sur le plan écologique ont été présentés au Nordic Swan.
Nous avons rappelé que :
- l’un des meilleurs remparts contre la déforestation et contre la perte de la biodiversité est constitué par l’existence d’une filière bois légale et certifiée, qui permet de générer des revenus et des emplois tout en préservant les fonctions écosystémiques des forêts.
- Plusieurs études scientifiques récentes parues dans la célèbre revue Science Advances confirme cela. D’autres de Gibson et al. (2011) ou encore l’article de Putz et al. (2012) confirment que l’exploitation forestière durable est le mode d’utilisation des forêts qui est le moins dommageable pour la biodiversité.
- L’ATIBT
soutient avec force la gestion durable des forêts tropicales, et la protection
des espèces en danger. Elle est, de fait, pour ce qui est des
opérateurs forestiers adhérents, constituée d’entreprises essentiellement
certifiées gestion durable (FSC et PEFC-PAFC). Elle couvre pour l’Afrique
centrale une superficie estimée à plus de 5 millions d’ha. Pour ces entreprises
forestières certifiées la protection de la biodiversité est un enjeu majeur.
- Les plans d’aménagements sont validés sur 60% des entreprises forestières et que ces plans se font sur l’inventaire des espèces mais aussi se base également sur les connaissances en cours d’acquisition sur l’autécologie de ces espèces et plus généralement sur l’écologie des forêts forestières.
- Concernant la CITES, toutes les essences de bois inscrites aux annexes I, II et III ne sont pas interdites d’exploitation.. À ce jour, en Afrique centrale, aucune espèce d’arbre n’est inscrite à cette annexe I et que celles inscrites sur l’annexe II peuvent être exportées si elles ont un permis d’exportation lié à l’émission d’un avis de commerce non préjudiciable (ACNP), A ce jour seuls assaméla/afrormosia (Pericopsis elata), bubinga (Guibourtia tessmannii et G. pellegriniana) et ebana (G. demeusii) sont en annexe II.
- Concernant la liste de l’UICN, elle a pour simple vocation de statuer sur le niveau de menace d’une espèce, elle n’a donc pas pour but d’être utilisée pour exclure des espèces du commerce, comme c’est le cas actuellement avec le label écologique nordique.
- La liste élaborée par le Rainforest Foundation Norway recommande sur son site internet d’éviter tous les bois tropicaux, y compris les bois non classés comme menacés : cette exclusion est difficile à comprendre pour de nombreuses espèces comme l’ilomba, l’okoumé ou le teck qui ont une exploitation et une régénérescence tout à fait maitrisée !
- L’argument qu’ aucun des systèmes de certification, ni des labels écologiques existants ne garantit que les bois tropicaux soient correctement exploités est injustifié. Les systèmes de certification (FSC ou PEFC) constituent de puissants mécanismes de gestion forestière responsable.
- L’ATIBT a donc
fortement appelé à la révision des critères de choix retenus pour établir la
liste des essences interdites.