29.11.2019
Les perspectives concrètes
Nous résumons brièvement certaines des grandes conclusions de cette rencontre, et évoquons des orientations pour l’avenir, en lien avec les accords passés.
La Chine est devenue un acteur majeur sur le marché forestier africain et absorbe aujourd’hui près de 50% de la production de bois issue de cette région. Dans ce contexte l’ATIBT, ayant comme objectif de renforcer les acteurs engagés dans la gestion durable et légale des forêts tropicales, a tissé des relations avec certains acteurs chinois de la filière forêt-bois, actifs en Afrique Centrale ou important du bois de cette région. Avec l’appui de l’OIBT l’ATIBT a pu se rapprocher des deux principales initiatives chinoises qui appuient et encadrent le secteur forestier privé chinois : CTWPDA et GGSC.
A la suite de nombreux échanges maintenus depuis mai 2018, il a été décidé d’organiser à Shanghai, du 22 au 23 octobre 2019, le forum ATIBT sur le thème « Ensemble vers les chaines d’approvisionnement durables vertes au niveau mondial », conjointement avec les partenaires cités ci-dessus.
Un certain nombre d’initiatives ont été concrétisées lors de ce forum et de la conférence CTWPDA qui a suivi (dans la ville de Huzhou), avec notamment (1) :
Ci-dessous, nous résumons brièvement certaines des grandes conclusions de cette rencontre, et évoquons des orientations pour l’avenir, en lien avec les accords passés.
D’une manière générale, l’atténuation du changement climatique, reliée à la lutte contre la déforestation et à la gestion durable des forêts tropicales, est un sujet dont la Chine s’est emparée par l’organisation de la COP15 sur la convention de la biodiversité l’année prochaine à Kunming. Cette thématique a sous-tendu de nombreux échanges.
Les participants à la conférence comprennent que des changements sont attendus d’eux, surtout après les affaires qui ont secoué la filière en 2018 et 2019 (Kevazingogate, rapports EIA).
Sur un plan concret, l’engagement UFIAG & UFIGA signé en présence du Ministre des Forêts du Gabon, le Pr. Lee White, est un engagement qui va certainement être suivi de près.
Soulignons qu’au-delà des objectifs de certification assignés par les autorités gabonaises à l’horizon 2022, les sociétés peuvent bénéficier en effet de l’appui technique et financier du programme PPECF (coaching certification), d’autres possibilités d’appui seront également cherchées, notamment au travers du CAFI.
Quelles autres actions entreprendre et dans quel délai ?
A présent, des actions sur le terrain sont nécessaires, au Gabon et dans les autres pays du bassin du Congo, dans lesquels l’ATIBT travaille. Si au Gabon, la filière a désormais une obligation de certification, au Congo, au Cameroun et en RDC, l’évolution va dépendre de la volonté propre aux entreprises chinoises (et des importateurs en Chine), qui ne seront pas (encore) sous contrainte politique. C’est probablement là que l’organisation GGSC, la volonté politique en Chine, l’engagement des importateurs chinois de CTWPDA seront attendus, et que le travail de notre association, comme celui d’autres organisations engagées dans la gestion durable des forêts tropicales, sera essentiel.
Pour être à même d’interagir étroitement avec ces organisations, deux autres accords mentionnés ci-dessus ont été conclus : la participation du président sortant de l’ATIBT, M. Robert Hunink, au GGSC Entrepreneur Think Tank, et le protocole signé entre l’ATIBT et l’association CTWPDA pour renforcer les échanges entre organisations professionnelles.
Ces travaux doivent être menés durant les 12 prochains mois. Dans la mise en œuvre de ces échanges, il nous faudra impliquer les autorités, les associations professionnelles de la filière forêt-bois, et les ONG locales.
Le travail sera intense pour l’ATIBT et ses partenaires, chaque pays ayant ses propres défis.
Nous avons une certitude : il faudra une mobilisation forte car le temps manque au niveau planétaire sur la question du réchauffement climatique, et le temps manque aussi face au déclin de la biodiversité et des forêts tropicales.
Pour nos prochaines rencontres et le prochain forum ATIBT, il nous faut garder un cap et évaluer la volonté des entreprises asiatiques de :
En guise de conclusion, nous partageons une idée : le prochain forum GGSC ne devrait-il pas pouvoir se tenir en Afrique ; ce serait important pour le Bassin du Congo.
De plus, actuellement nous réalisons un sondage auprès des participants afin de recueillir leurs réactions, nous communiquerons sur ces résultats très prochainement.
https://fr.surveymonkey.com/r/ATIBT_Shanghai2019_ForumInternational
(1) Ces accords sont disponibles sur demande pour les membres de l’ATIBT