Le projet ASP-Pacte Vert est financé par l’UE dans le cadre du Programme d’Amélioration de la Gouvernance en Milieu Forestier (PAMFOR). JMN Consultant est partenaire du projet.
L‘objectif de projet est de contribuer au développement d’une économie verte, source d’emplois locaux et résiliente au changement climatique. Il vise à améliorer la performance des entreprises forestières et à développer le marché intérieur du bois de manière en l’orientant vers des achats de bois durable.
Les forêts humides du Cameroun appartiennent à deux grandes catégories principales définies par le MINFOF dans le cadre du zonage forestier : d’une part les forêts du domaine permanent (domaine privé de l’État et des Communes, incluant les UFA) le DFP, et d’autre part, les forêts du domaine forestier non permanent, le DFnP (incluant les forêts communautaires notamment) essentiellement des zones banales, dont la conversation à d'autres utilisations des terres reste possible. Il faut tenir compte aussi d’environ 1 million d’ha de forêts communautaires (1,5 M avec les demandes) qui doivent respecter un plan de gestion forestier. L’intégration des forêts communautaires dans le DFP est une question pouvant faire l’objet d’un texte.
Toutes les concessions forestières (UFA), les forêts communales et la plupart des aires protégées (Parcs, Réserves, ZIC) appartiennent au domaine forestier permanent, dès lors qu’elles sont classées, sinon elles sont seulement « proposées » au DFP. La plupart des UFA, des AP et des forêts communales sont classées.
Ces territoires, dès lors qu’ils sont classés par Décret du PM, sont inaliénables. Pour leur exploitation ou leur conservation, les forêts du DFP sont soumises à élaboration et au respect d’un plan d’aménagement et d’un plan de gestion environnemental et social.
Ainsi, 6,4 millions d’ha sont des UFA consacrées à l’exploitation industrielle, au sein desquels 3,25 millions d’ha sont certifiés légalité et 0,7 millions d’ha sont certifiés FSC (elles sont bénéficiaires du projet).
Le secteur forestier privé au Cameroun aborde une étape cruciale pour l’avenir de la filière, et les défis à surmonter sont nombreux.
La filière forêt-bois au Cameroun aborde une étape cruciale pour son avenir, et les défis à surmonter sont nombreux.
La nécessité de toujours mieux gérer la ressource, pour toutes les forêts ayant déjà été exploitées au moins 1 fois, souvent déjà 2 fois, parfois même 3 fois. Il faut donc favoriser la reconstitution des stocks exploités, tout en optimisant l’exploitation en forêt afin de la rendre plus efficiente à travers une diversification des essences ou encore la valorisation des bois délaissés.
Les rendements matières en forêt et dans les usines devront également être améliorés au travers d'une meilleure performance de l'exploitation forestière et de la diversification des produits fabriqués.
Au-delà de l’amélioration de la performance et des rendements, le marché des essences moins connues (Less Known Timber Species – LKTS) sera abordé, ainsi que les opportunités de paiement pour services écosystémiques (Carbone, biodiversité). Des projets d’accompagnement de projets agroforestiers zéro déforestation seront étudiés. Par ailleurs, l’inscription d’essences en annexe II de la Cites doit faire l’objet de travaux pour mieux interagir avec cette organisation.
Un marché intérieur du bois, qui devrait évoluer vers des achats de bois durable. Le marché intérieur du bois est actuellement approvisionné en bois de qualité très diverse. La pression sur la ressource est forte et les enjeux socioéconomiques sont importants. Sa structuration n'a pour le moment pas abouti à des résultats suffisants et concrets malgré la volonté de mettre en place une politique publique d'achat de bois. Cette politique a pour but de tirer la filière de transformation vers une plus grande qualité de bois légal et durable. Avec la fin d’exportation des grumes, la recherche de mécanismes permettant de transformer au Cameroun un plus grand volume de bois est indispensable.
Un cadre réglementaire de plus en plus complexe, mais aussi en forte évolution, qui doit tenir compte des impératifs existant au niveau de la filière, et mieux intégrer les enjeux liés au changement climatique et à la gestion durable. L’interdiction d’exportation des grumes dans la zone CEMAC sera une réalité à court ou moyen terme ; les entreprises doivent s’adapter et les associations professionnelles doivent se renforcer et interagir pour défendre leurs positions.
La CITES a récemment inscrit les essences des genres Afzelia, Khaya et Pterocarpus en annexe 2 avec un soutien de l’UE.
Si le classement en annexe 2 ne signifie pas interdiction de commercialiser ces essences, cela est, de fait, un frein pour leurs exportations. De nombreux metteurs en marché européens seront influencés par une telle inscription, et se détourneront de ces bois. De plus, le classement en annexe 2 introduit des exigences nouvelles pour les Ministères en charge des forêts (notamment production d’Avis de Commerce Non Préjudiciable, fixation et suivi de quotas), exigences parfois difficiles à satisfaire faute de ressources humaines. Aussi, l’ATIBT doit initier un travail d’analyse du statut de vulnérabilité et de communication sur la situation réelle des espèces exploitées pour les 3 genres cités ci-dessus, entre autres, et aussi, anticiper de futurs positionnements, en contribuant à fournir aux pays concernés les études pertinentes sur la ressource.
Cette action prend également en compte les nouvelles priorités de l’UE au Cameroun telles que décrites dans le programme Indicatif Multiannuel (2021-2027), domaine prioritaire 3 – « Pacte vert : développement durable et action pour le climat », d'assurer le développement durable des zones rurales, en garantissant une croissance inclusive avec une exploitation équilibrée des ressources naturelles. Pour cela 2 axes d’intervention sont privilégiés : la préservation de la biodiversité et la bonne gouvernance des ressources naturelles, et l’adaptation des territoires ruraux au changement climatique.
Un marché d’exportation des bois tropicaux en décroissance, notamment vers l’UE, mais aussi actuellement vers la Chine. L’image environnementale et sociale des bois tropicaux doit être améliorée sur le marché européen, vers lequel le Cameroun exporte de plus en plus de bois transformés, avec une valeur ajoutée en hausse. La filière a initié une communication positive au cours des années 2015-2016 et doit maintenant renforcer cette communication positive et promouvoir les produits bois certifiés. Les entreprises engagées dans les démarches de certification pourront bénéficier d’un accompagnement.
Le projet se décline en plusieurs activités dont nous citons ici les principales :
Le social externe dans une société certifiée FSC au Cameroun
A la découverte du cacao de forêt