Au cours de cette réunion l’ATIBT a présenté les avancées des actions concernant la Cites, et évoqué particulièrement la situation du Gabon, suite aux discussions récentes des autorités compétentes à Bruxelles mettant en doute les possibilités de mener correctement les audits RBUE dans le pays.
Les études ACV, qui quantifient l'impact environnemental d'un produit tout au long de son cycle de vie, ont également fait l’objet d’échanges. C'est surtout dans le secteur de la construction que la demande d'études ACV est la plus forte. Des données générales existent déjà pour un certain nombre de produits, mais des études spécifiques sont également nécessaires. Certains pays sont déjà plus avancés que d'autres dans ce domaine. En conséquence, il a été convenu lors de l'AG d'établir une vue d'ensemble des exigences par pays. L'étape suivante consistera à examiner dans quelle mesure les données peuvent être adoptées et des collaborations mises en place. Il convient de noter que les études d'ACV sont coûteuses et qu'une plus grande coopération serait donc la bienvenue dans ce domaine.
Comme d’habitude, un tour de table a eu lieu concernant les prévisions de marché.
En Allemagne, le secteur de la construction et de la rénovation montre des signes de ralentissement, avec des variations négatives du chiffre d'affaires pour le bois scié, les panneaux, les éléments de construction, les produits rabotés, les revêtements de sol et les produits de jardin. La pénurie de main-d'œuvre qualifiée reste un défi.
En Belgique, le chiffre d'affaires a diminué de 17 % dans l'industrie du bois, tandis que la production de panneaux stagne. L'inflation est en baisse, mais le coût de la main-d'œuvre a augmenté de 15 %. Les perspectives pour 2024 sont prudentes.
Au Danemark, les perspectives pour 2024 sont plus optimistes, avec une légère diminution de l'inflation et une demande de main-d'œuvre accrue, en particulier dans le secteur de la construction. Cependant, les prix pourraient baisser en raison d'un surplus de stocks.
En Italie, la croissance a été légèrement inférieure à 5,7 % en juillet 2023. Les prix baissent chaque mois, et les permis de construire sont en baisse en raison des taux d'intérêt élevés. Les entreprises sont optimistes à moyen terme en raison des politiques de l'UE sur l'efficacité énergétique.
En Espagne, le PIB a connu une croissance de 2,3 % en 2023, mais les statistiques d'importation de bois sont à la baisse. Les investissements résidentiels sont affectés par des facteurs d'offre et de demande, y compris le coût élevé des matériaux de construction. La situation économique et politique est incertaine.
Aux Pays-Bas, l'économie a ralenti en 2023, avec une croissance du PIB prévue à 0,7 %. L'inflation reste élevée, mais la pénurie de main-d'œuvre dans divers secteurs atténue la pression sur le pouvoir d'achat. Les importations ont diminué de 12 % en 2022, tandis que les exportations ont augmenté. La production de systèmes de construction traditionnels devrait diminuer de 2,5 % en 2024.
En Autriche, les attentes sont moins optimistes, avec une croissance du PIB de seulement 0,3 % en 2023. L'inflation demeure élevée, mais on prévoit une diminution en 2024. L'industrie appelle à des mesures politiques pour faire face à la crise énergétique, climatique et économique.
En résumé, la situation des marchés du bois en Europe est à la baisse et marquée par des variations significatives d'un pays à l'autre, avec une pénurie de main-d'œuvre dans certains secteurs et des incertitudes liées à l'inflation et à la demande de matériaux de construction. Les perspectives pour 2024 sont prudentes mais globalement assez optimistes.
Pour l’Afrique centrale, il a été commenté que la situation est compliquée pour les entreprises, du fait d’un contexte international morose. La situation au Cameroun est également caractérisée par des tensions liées en partie à la fiscalité. En République du Congo, l’interdiction d'exporter des grumes de bois tropicaux fait l’objet de discussions, même si la mesure est en principe effective. Des mesures devraient pouvoir être prises pour faciliter encore l'exportation de grumes.
Au Gabon, les difficultés logistiques continuent d’être élevées, mais la situation des exportations est redevenue normale, suite aux incertitudes liées au RBUE il y a quelques jours. L'ATIBT, l’UFIGA et les acteurs de la filière continuent de discuter avec les autorités gouvernementales et la Commission Européenne.
L’arrivée de nouvelles sociétés certifiées de gestion durable, comme Alpicam au Cameroun (certification FSC), a été commentée.