22.11.2018
A l’heure actuelle, on considère que plus de 50% de la valeur de la production forestière africaine commercialisée est destinée à la Chine. L’impact actuel et futur sur les forêts du Bassin du Congo est potentiellement élevé. La stratégie d’avenir des sociétés chinoises reste incertaine, du fait de leur très faible intérêt pour la certification, et d’une forte hétérogénéité quant à la politique d’achats des sociétés (approche « gestion durable » sérieuse de la part des grandes sociétés, mais réputation globalement médiocre pour ce qui est des petites entreprises travaillant parfois hors périmètres des concessions aménagées).
Aussi, le directeur général de l’ATIBT, Benoit Jobbé-Duval, a fait du 7 au 16 novembre 2018, une mission en Chine avec pour objectif principal d’établir un dialogue avec l’administration et les importateurs chinois, pour aborder le sujet relatif à l’avenir de la gestion durable des forêts d’Afrique Centrale. Cette prise de contact a été facilitée par Ralph Ridder, Conseiller auprès de la Chinese National Forestry and Grassland Administration (NFGA).
Dans son rôle moteur dédié à la gestion durable et responsable des forêts tropicales, l’association se devait de rechercher un échange direct avec les principaux importateurs en Chine, pour comprendre leur stratégie, et tenter de les associer à une meilleure politique de gestion durable de la ressource, dans le difficile contexte actuel de recul de la certification et des sociétés à capitaux européens qui ont été, jusqu’à présent les acteurs de cette gestion durable.
Cette entrée en contact avec les acteurs chinois de la gestion forestière en Afrique, et avec les acheteurs en Chine, avait été jugée cruciale lors du 1er Think Tank de l’ATIBT, en mai 2018.
Dans les jours qui ont précédé ce séjour, une présentation du programme Fair&Precious a été faite à l’ITTO, au Japon, dans le cadre de la « Discussion Market » du 6 novembre 2018. Ce passage par l’ITTO a permis de comprendre que cette organisation interagit depuis environ 12 mois très fortement avec la Chine, sur ces questions de gestion durable des forêts tropicales.
Par rapport à ce voyage, il était important de présenter le rôle de l’ATIBT, et associer organisations et entreprises chinoises qui partagent nos valeurs, de manière en faire une plateforme d’échange pour l’avenir, et d’établir les bases pour l’organisation d’un Forum de l’ATIBT en Chine, en 2019.
Durant ce voyage, on a tenté d’identifier les autres projets ou actions entreprises en Chine pour la gestion durable des forêts.
Parmis ces initiatives, il faut citer le projet GGSC (Global Green Supply Chain) mené par diverses organisations chinoises et l’ITTO, et géré par le Dr Luo Xinjian, de la CAF (Chinese Academy of Forestry). Il s’agit d’un nouveau dispositif censé mettre en place une politique d’achats durables pour le secteur bois chinois.
Actuellement, la GGSC réunit la CAF (Chinese Academy of Forestry), l’ITTO, et les plus importantes organisations professionnelles chinoises, à savoir CTWPDA (Chinese Timber Wood Products Distribution Association), CFPIA (Chinese Forest Products Industry Association), STTA (Shanghai Timber Trade Association) et des organismes de recherche.
L’ATIBT et la GGSC vont bien entendu poursuivre leurs échanges au cours des prochains mois.
Par ailleurs, l’ATIBT a été invitée par la CTWPDA (Chinese Timber Wood Products Distribution Association) à participer à deux conférences.
Deux contributions de l’ATIBT ont été faites à l’occasion de la Hardwood Conference (7 novembre) et de la Wood Flooring Conference (le 8 novembre), les deux rencontres étant organisées par la CTWPDA. Chacune des rencontres a rassemblé environ 200-300 personnes.
Une mission Chinoise de la GGSC aura lieu en janvier 2019, avec pour destination les pays du Bassin du Congo. Ce sera certainement une très bonne occasion pour approfondir les échanges entre les organisations concernées par la gestion durable des forêts d’Afrique Centrale. L’ATIBT est extrêmement heureuse d’avoir établi des liens prometteurs avec ces importantes institutions chinoises, et sera bien sûr à l’écoute de toutes les opportunités futures de manière à poursuivre les réflexions conjointes sur la gestion durable des forêts tropicales.
