30.04.2020
COVID 19
Pour les informations sur l’avancement de la propagation et la situation sanitaire : https://www.worldometers.info/coronavirus/
Nous vous apportons ici, et continuerons à le faire au cours des prochaines semaines, les informations fournies par nos membres et partenaires concernant le marché bois tropical et les activités des entreprises d’Europe, d’Afrique et d’Asie.
INTERNATIONAL
La Banque mondiale vient de publier son rapport semestriel sur l’état des marchés des matières premières. Il présente une analyse de marché détaillée ainsi que des prévisions de prix pour les matières premières principales.
Consulter les informations sur le marché du bois :
BANQUE MONDIALE – Commodity Markets Outlook – April 2020 – Extract Datas Timber – 20200423
Cette édition d’avril 2020 consacre un volet particulier sur l’impact du COVID-19 sur les marchés des matières premières et l’effondrement des accords sur les produits de base.
Comme souligné dans ce rapport « l’épidémie a été accompagnée d’un déclin généralisé des prix des matières premières. La combinaison des deux les principaux chocs de l’offre et de la demande qui se produisent simultanément est sans précédent. Les mesures d’atténuation prises pour contrôler la propagation du virus ont entraîné un effondrement sans précédent de la demande de pétrole et la chute des prix du pétrole sur un mois est la plus forte jamais enregistrée. »
« À court terme, en plus d’une demande plus faible, les perturbations des chaînes d’approvisionnement pourraient causer les bouleversements dans la consommation et la production d’autres produits de base et mettent en péril la sécurité alimentaire. »
Le ralentissement de la croissance économique réduira probablement encore plus la demande de matières premières. L’impact final de la pandémie dépendra de sa gravité et de sa durée. Le changement de comportement des consommateurs pourrait entraîner un changement structurel des schémas de travail, réduisant les déplacements et la demande de carburant. Il est à prévoir des répercussions à long terme venant complexifier la chaine de valeur mondiale.
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ROYAUME-UNI
Le 27 avril 2020, lors d’une conférence de presse, le Chancelier Rishi Sunak a annoncé un programme d’accès aux emprunts rapides pour aider les petites et moyennes entreprises à partir du 4 mai. « Des prêts de 2 000 à 50 000 livres sterling sont proposés, le gouvernement garantissant 100 % du prêt sans frais ni intérêts à payer pendant les 12 premiers mois. »
Ce programme s’inscrit dans le mécanisme de soutien aux entreprises dans lequel il est prévu des subventions aux entreprises, des reports d’impôts ainsi qu’un programme de maintien de l’emploi, qui contribuent déjà à soutenir des centaines de milliers de petites entreprises.
Les discussions sur la relance des activités sont en cours. D’après Nick BOULTON, directeur technique et commercial « Il semble que les entreprises auront une « liberté dans un cadre », le gouvernement ayant tendance à opter pour une approche fondée sur des principes plutôt que sur des prescriptions, en fonction des lieux de travail plutôt que des secteurs. »
Cette approche donnerait une place primordiale à la sécurité des personnes : « la santé d’abord », amenant les entreprises à réfléchir à la combinaison des différents lieux de travail dont elles disposent et à la manière dont chacun peut être et doit être traité. Il n’y pas encore de plan global clairement défini.
La coopération et l’acceptation universelle des principes de sécurité sanitaire des personnes seront essentielles pour une réouverture réussie des entreprises.
David Hopkins, CEO de TTF rappelle que « Compte tenu de la complexité des chaînes d’approvisionnement, il ne peut y avoir de réouverture que si toutes les entreprises sont à bord. »
AFRIQUE
Les différences considérables de réponses à la pandémie entre les pays d’Afrique ne facilitent pas l’analyse des conséquences sur l’industrie du bois. Toutefois, il est certain que les mesures de lutte contre la pandémie ont conduit les entreprises à réduire de façon significative leurs effectifs, et que les économies africaines seront affectées par la chute des recettes liée aux exportations du secteur du bois dans les mois à venir.
Dans son article du 24 avril 2020 : « Impact de la pandémie sur le marché africain des bois tropicaux : enquête, analyse et informations sur les prix », le GWMI rapporte les prix des exportations de grumes et de bois de sciage :
CONGO
La prorogation de l’état d’urgence sanitaire à compter du 21 avril pour une durée de 20 jours, s’accompagne d’un renforcement du dispositif de contrôle des points d’entrée, notamment sur le plan de la logistique avec l’installation des équipes permanentes de santé et de la force publique.
S’agissant de l’industrie du bois, les difficultés d’adaptation des opérations aux mesures gouvernementales semblent s’atténuer. La plupart des entreprises ont mis en place les mesures nécessaires et assurent aujourd’hui leurs activités d’exploitation selon le minimum autorisé par le décret. Cela implique toutefois une réduction des effectifs ainsi qu’une réorganisation des plannings notamment pour les activités en forêt. Sur l’ensemble des entreprises interrogées, réparties sur tout le territoire, la moyenne estimée des effectifs maintenus ne dépasserait pas 20%.
Pour l’heure, il s’agit de répondre à la demande en évacuant les stocks disponibles ce qui permettra de soulager les difficultés de trésorerie.
Les entreprises sont en attente des opportunités et aide venant du gouvernement.
Par ailleurs, les entreprises sont également confrontées à la saison des pluies qui cause un double impact négatif sur l’industrie.
RDC
Un processus de déconfinement progressif de la commune de Gombe a débuté le 21 avril 2020, toutefois l’état d’urgence sanitaire décrété le 24 mars 2020 est prolongé jusqu’au 8 mai 2020.
Selon l’équipe de la riposte contre le COVID-19, le pic de la pandémie est prévu au cours de la deuxième quinzaine du mois de mai 2020.
Sur le plan économique, les activités sont bloquées. Les importations sont privilégiées pour les secteurs pharmaceutiques et alimentaires. Aucune exportation de matières précieuses, le bois y compris. Les entreprises sont dans l’inertie, elles n’exercent pas.
Lors du conseil des ministres du vendredi 24 avril 2020, le Gouvernement a pris une série de mesures visant principalement, à la fois, la préservation du pouvoir d’achat et l’encadrement de la production nationale. Il s’agit notamment des exonérations de tous les impôts et taxes sur la production, l’importation et la vente des médicaments et équipements médicaux et de la suspension de la TVA qui profiteront également pour le secteur forestier. D’après le Gouvernement, des mesures complémentaires pourraient intervenir afin de faire face à la crise et pour soutenir l’économie nationale.
Depuis l’entrée en vigueur des premières mesures préventives contre le COVID-19 le 18 mars 2020, notamment en raison de l’interdiction des mouvements (entrée et sortie des cargaisons en bois), plusieurs commandes de bois n’ont pas pu être délivrées et ont parfois été annulées. Les engagements sociaux au sein des entreprises sont devenus plus préoccupants à résoudre par les chefs d’entreprise.
Les allégements en faveur des entreprises du secteur par le Gouvernement et les divers appuis pourront aider les entreprises du secteur à se maintenir post-pandémie.
Par ailleurs, au lendemain de l’annonce de l’état d’urgence sanitaire le 24 mars 2020, Kinshasa Digital et l’Agence Nationale d’Ingénierie Clinique, de l’Information et de l’Information de Santé (ANICiiS) ont entrepris une étude quantitative visant à évaluer le niveau de sensibilisation, les besoins, les craintes et réactions de la population face au COVID-19. L’objectif étant d’appuyer la Cellule de riposte contre le COVID-19 sur les orientations à prendre pour accompagner la population. Les informations sont collectées à travers un sondage en ligne, notamment diffusées sur les réseaux sociaux : Facebook, WhatsApp, Twitter, LinkedIn. En termes d’impact social et économique, les réponses obtenues du 2 au 14 avril 2020, basées sur la participation de 718 personnes, représentants 26 provinces de la RDC,soulèvent entre autres les conséquences directes de la situation pandémique sur les habitudes de travail, l’augmentation des prix sur le marché ainsi que les difficultés dans la mise en œuvre des mesures barrières.
« 24% travaillent à domicile, 17% ne peuvent plus travailler, près de 14% ont dû changer leurs horaires de travail, 13% ont moins de travail et 14% sont au chômage. » La plus grande difficulté rencontrée actuellement est l’augmentation des prix sur le marché. 54% des participants déclarent que la distanciation sociale est une autre difficulté à laquelle ils sont confrontés.
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GABON
Dans son communiqué du 27 avril 2020, le Premier Ministre annonce la mise en place d’un nouveau dispositif de confinement partiel et géographique du Grand Libreville. L’atténuation du confinement est liée au dépistage massif, à la révision du plan de contingence sanitaire et à la réorganisation du système de prise en charge des patients.
Cependant, les nouveaux horaires de couvre-feu, à partir de 18h (au lieu de 19h30) jusqu’à 6h du matin, impliquent une réadaptation des rotations pour les personnes travaillant de nuit et semblent difficile à respecter pour les usines et les sites forestiers. Pour plus de détails consultez les documents suivants :
Derrière les difficultés logistiques, les perspectives post-crise très flou à ce jour et autres préoccupations liées aux conséquences du COVID-19, les entreprises de l’industrie du bois ont pris leurs dispositions pour mettre en place les mesures gouvernementales. Notamment, les producteurs ont pris des mesures de protection et font face aux difficultés étape par étape. Les contrats sont embarqués mais il peut y avoir des retards parfois.
Les entreprises font le maximum pour remplir leurs contrats et assurer l’embarcation des marchandises.
A ce jour aucune annulation de commandes n’est envisagée. Etant donné la situation les clients acceptent, pour la plupart, les reports de livraison et les nouveaux contrats.
S’agissant du marché intérieur : la demande a fortement chuté. La demande repose beaucoup sur le bois pour les terrasses ou à usage ménager. Si les fournisseurs de mobiliers et d’aménagement d’intérieur rencontrent davantage de difficultés, le secteur du Bâtiment quant à lui poursuit son activité, s’agissant notamment de la construction des infrastructures de santé.
S’agissant du marché extérieur : La Chine relance les commandes, et concentre notamment leur demande en Okoumé mais à des prix plus bas
CÔTE D’IVOIRE
La libre circulation des camions et du personnel technique, exemptés de l’autorisation préalablement validée par l’administration compétente, participe à l’amélioration du cadre de travail.
Le SPIB participe actuellement aux travaux concernant l’accès aux appuis financiers en vue d’accompagner les entreprises dans leur démarche administrative. Et pour cause, les conditions d’éligibilités tardent à se mettre en place. Il est bon de signaler que c’est un appui remboursable.
Par ailleurs, les contrôles forestiers se sont intensifiés afin de lutter contre l’exploitation illégale. En effet, c’est en période de crise que l’exploitation illégale prospère. Le SPIB a demandé au MINEF de mener ces missions avec beaucoup d’intelligence pour ne pas pénaliser le travail des opérateurs dont l’activité est déjà fragile.