25.03.2021
L’ATIBT et le Malaysian Timber Council (MTC) ont eu récemment plusieurs rencontres en ligne pour préciser leurs enjeux communs pour le développement d’une filière bois tropical responsable. Ces rencontres ont été précédées, au cours des dernières années, par des réunions qui ont eu lieu annuellement.
Créé en 1992, le Malaysian Timber Council (MTC) vise en effet à répondre à plusieurs objectifs : promouvoir le commerce du bois tropical malaisien, développer le marché mondial des produits en bois, développer l’industrie du bois en valorisant sa chaîne de production, augmenter les approvisionnements en matières premières pour l’industrie de la transformation du bois, fournir des informations à l’industrie du bois, et améliorer la crédibilité de l’industrie malaisienne du bois au niveau mondial.
Il est certain qu’une collaboration efficace entre l’ATIBT et le MTC pourrait être bénéfique pour l’industrie du bois tropical dans son ensemble. Le MTC possède des délégations dans différents pays, notamment aux Etats Unis et en Chine.
Face aux idées reçues dont souffre parfois le bois tropical en Europe, les deux organisations ont pour objectif commun de positionner le bois tropical comme un matériau écologique et responsable lorsqu’il provient de sources durables et vérifiées. L’ATIBT loue les efforts du MTC pour améliorer l’image du bois tropical depuis plusieurs années. Cela rejoint en effet les actions de l’ATIBT pour démontrer aux décideurs publics et aux consommateurs en Europe que certains opérateurs forestiers sont engagés dans une gestion durable des ressources forestières, et que ces opérateurs, acteurs à part entière de la préservation des bassins tropicaux, ne doivent pas être associés aux mauvaises pratiques. Les deux organisations s’accordent également sur le fait que l’existence de ces opérateurs vertueux ne doit pas faire baisser la vigilance quant à la question du commerce illégal du bois. ATIBT et MTC ont convenu que la lutte contre le bois illégal devait s’intensifier.
Il serait utile d’unir à présent les efforts de l’ATIBT et du MTC pour montrer au consommateur européen que consommer du bois tropical issu d’une pratique responsable contribue à la conservation des forêts tropicales, en leur donnant de la valeur économique auprès des décideurs politiques des pays de production. N’oublions pas non plus l’importance de faire comprendre ce qui se joue derrière la gestion durable des forêts, au-delà de l’aspect purement économique : dans certains pays producteurs, le secteur forestier est un immense pourvoyeur d’emplois pour la population. Or, les acheteurs européens oublient souvent le rôle bénéfique à la fois économique, social et environnemental, de la filière bois dans les pays tropicaux.
Unir les voix de l’ATIBT et du MTC amplifierait la portée de ces messages de sensibilisation sur le rôle de la gestion durable des forêts tropicales.
En outre, des objectifs communs concrets se dessinent pour une communication efficace sur le matériau bois tropical issu de sources durables. Comme nous le savons, dans le cadre des Jeux Olympiques de Paris 2024, la société SOLIDEO chargée des ouvrages du village olympique, en a banni le bois tropical. Ainsi, ces derniers jours, MTC a souhaité joindre sa voix à celle de l’ATIBT et de LCB, pour exprimer à l’attention de SOLIDEO sa préoccupation. Ce message à SOLIDEO sera partagé prochainement dans la newsletter de l’ATIBT.
Concrètement, le MTC pourrait partager avec l’ATIBT un travail de soutien à la consommation de bois tropical d’origine durable en Europe, mettre en commun ses connaissances sur certaines thématiques de marché pour agir conjointement de manière plus forte et structurée.
L’organisation conjointe de conférences, de séminaires et de symposiums pourraient également participer à cette collaboration.
Un rapprochement entre l’ATIBT et le MTC amènerait certainement des acteurs de l’industrie du bois en Malaisie à mieux connaître le bassin du Congo et ses enjeux, et pourquoi pas contribuer à l’amélioration de l’industrie du bois, en un moment crucial ou l’intensification de la transformation du bois, le développement de zones dédiées dans différents pays du bassin du Congo, et l’interdiction de l’exportation des grumes dans différents pays est à l’ordre du jour.
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