28.05.2021
Comme le rapporte le CIFOR, des femmes entrepreneures récupèrent les déchets de bois de la Compagnie Forestière de Transformation (CFT) pour produire du makala (charbon de bois). Leur objectif : fournir aux habitants de Kisangani, troisième plus grand centre urbain de la RDC, une option durable pour la cuisson des repas. La Compagnie Forestière de Transformation est membre de l'ATIBT.
Depuis près de dix ans, Fatouma Otoke dirige une micro-entreprise qui récupère les déchets de bois pour produire du charbon écologique. La Compagnie Forestière et de Transformation (CFT), lui fournit la matière première nécessaire. En contrepartie d’une somme modique, les employés aident à couper les déchets de bois en petits morceaux. Fatouma Otoke n’a plus qu’à les collecter et les faire transporter vers un champ voisin, où elle peut construire une meule pour la carbonisation. Le makala bio y est fabriqué : il a l’avantage d’être un combustible écologique.
La société de Fatouma Otoke est réputée auprès des consommateurs, même si le charbon écologique qu’elle vend coûte légèrement plus cher que le makala courant. Elle attribue une partie de son succès à son emplacement privilégié, le long de la route qui relie l’aéroport à la ville. En outre, explique-t-elle, le bois dur tropical utilisé dans la scierie gérée par la CFT produit un charbon d’excellente qualité qui brûle plus longtemps. Le makala bio émet sensiblement moins de gaz que le charbon ordinaire lors de la cuisson.
Tout comme Fatouma Otoke, 20 autres femmes participent à la même activité économique de récupération des déchets de bois de la scierie pour produire et vendre le charbon. Alors qu’elles opéraient auparavant en tant que productrices individuelles, elles bénéficient depuis 2020 du soutien du Centre de recherche forestière internationale (CIFOR) et de l’Union Européenne pour se regrouper au sein de l’Association des femmes valorisatrices des déchets de scierie (AFEVADES). L’objectif est de les aider à accroître leur part sur le marché local du bois énergie, en organisant notamment des formations participatives. Élue présidente de l’association, Fatouma Otoke affirme que « la mise en commun de nos ressources nous permet de devenir plus rentables et de développer nos activités ». Ses membres font désormais des économies en recrutant conjointement des personnes pour les tâches les plus lourdes et en louant des équipements. Grâce à ces revenus supplémentaires, elles peuvent envoyer leurs enfants à l’école et subvenir aux besoins de leurs foyers.
Pour la CFT, la réduction des déchets relève de sa responsabilité sociale d’entreprise : « Dans le cadre de nos efforts pour la durabilité à long terme, nous avons commencé en 2013 à vendre nos déchets de bois pour une somme modique à des femmes, et avec cet argent nous finançons d’autres activités environnementales et sociales », explique Karim Ammacha, gérant de la CFT.