08.07.2021
L’enseignement forestier, tous niveaux confondus – de l’école primaire à l’université, est insuffisant dans de nombreux pays, selon les résultats d’un sondage mondial mené par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Organisation internationale des bois tropicaux (ITTO) et l’Union internationale des instituts de recherche forestière (IUFRO), avec le concours d’autres partenaires internationaux et régionaux.
Ce sondage a révélé qu’il fallait faire davantage pour améliorer l’enseignement forestier dans plusieurs parties du monde.
Par ailleurs, dans la plupart des régions, les écoles primaires et secondaires n’éduquent pas véritablement leurs écoliers aux forêts et aux arbres et ne les motivent pas à poursuivre des études ou une carrière dans le secteur forestier.
Ces résultats et d'autres ont été révélés lors d'une conférence internationale de trois jours sur l'éducation forestière, du 22 au 24 juin 2021. Au cours de cette conférence, le « Partenariat de collaboration sur les forêts (CPF) » et son « Initiative conjointe » ont également été lancés, dans le but d'améliorer l'éducation forestière des usagers et des professionnels forestiers afin qu'ils soient en mesure de faire face aux défis croissants liés aux forêts. Le sondage, la conférence internationale, ainsi que l'initiative de partenariat, sont toutes des activités d'un projet intitulé « Création d'une plateforme mondiale d'éducation forestière et lancement d'une initiative conjointe sous l'égide du Partenariat de collaboration sur les forêts », qui est dirigé par la FAO, l'OIBT et l'IUFRO et financé par le gouvernement allemand.
L'ATIBT et le RIFFEAC (le réseau des institutions de formation forestière et environnementale de l’Afrique centrale), ont participé aux panels de deux ateliers et ont partagé leurs opinions concernant l'éducation forestière, sur la base de leurs expériences avec l'éducation forestière en général et avec la mise en œuvre du projet ADEFAC (Appui au développement de la formation professionnelle pour le secteur de la forêt et de l'industrie du bois en Afrique centrale).
Le premier atelier était focalisé sur les rôles croissants du secteur privé dans l'amélioration de l'éducation forestière. Le groupe a échangé sur les défis actuels de l'enseignement forestier et les besoins permettant d’améliorer la gouvernance dans le secteur forestier pour parvenir à une gestion durable des forêts.
L'ATIBT et le RIFFEAC ont souligné la nécessité de concentrer les projets d'appui internationaux pour améliorer l'enseignement forestier non seulement au niveau universitaire, mais aussi au niveau de l’éducation secondaire et de la formation professionnelle, car la majorité des personnes travaillant dans le secteur privé et ayant un impact quotidien sur les forêts ou sur la consommation du bois n'ont pas de diplôme universitaire. Pour s'assurer que les offres éducatives répondent aux besoins du secteur privé, il est également important que les représentants du secteur privé participent à la planification des programmes éducatifs des institutions de formation, et que ces programmes soient accessibles aussi bien aux garçons qu'aux filles.
Le deuxième atelier était focalisé sur les opportunités numériques pour améliorer l'apprentissage forestier. Le groupe a échangé sur les efforts en cours et leurs leçons apprises, mais aussi sur les besoins et les défis. C'est là que le RIFFEAC a partagé ses expériences avec le développement de modules d'apprentissage en ligne à travers des projets financés par la GIZ et l'OIBT.
L'ATIBT et le RIFFEAC ont expliqué qu'en Afrique centrale, les infrastructures pour fournir ou suivre une formation numérique (accès Internet permanent et électricité) ne sont pas garanties, et qu'un investissement permanent est également nécessaire pour que les écoles restent à jour avec les derniers logiciels (comme les SIG), matériels (comme le GPS ou les drones) et les compétences techniques (pour les formateurs).
Aussi, l'apprentissage numérique peut offrir de nombreuses opportunités, mais pour de nombreux aspects techniques du métier (comme l'abattage d'arbres, la reconnaissance d'espèces d'arbres sur pied ou de bois scié, etc.) l'entraînement physique reste essentiel.