26.07.2024
En 2024, l'organisation met en garde contre le stress climatique croissant auquel sont confrontées les forêts, dans un contexte de demande exponentielle de leurs produits.
Le rapport, intitulé "La situation des forêts du monde en 2024 : Innovations dans le secteur forestier pour un avenir plus durable", présente les grandes lignes de l'état des forêts du monde et explore le pouvoir de transformation des innovations fondées sur des données probantes dans le secteur forestier, qu'il s'agisse de nouvelles technologies, de politiques créatives et fructueuses, de changements institutionnels ou de nouveaux moyens d'obtenir des financements pour les propriétaires et les gestionnaires de forêts.
Le rapport sur la Situation des forêts du monde 2024 (SOFO 2024) indique que des éléments probants suggèrent que le changement climatique rend les forêts plus vulnérables aux facteurs de stress tels que les incendies de forêt et les nuisibles.
L'intensité et la fréquence des incendies de forêt augmentent, y compris dans des zones qui n'étaient pas touchées auparavant. En 2023, les incendies ont libéré environ 6 687 mégatonnes de dioxyde de carbone dans le monde. Les incendies de forêt boréale étaient auparavant responsables d'environ 10 % des émissions mondiales de dioxyde de carbone. En 2021, ces incendies ont atteint un nouveau sommet, principalement en raison d'une sécheresse prolongée qui a entraîné une augmentation de la gravité des incendies et de la consommation de combustible, et ont représenté près d'un quart des émissions totales dues aux incendies de forêt.
Le changement climatique rend également les forêts plus vulnérables aux espèces envahissantes, les insectes, les ravageurs et les agents pathogènes menaçant la croissance et la survie des arbres. Le nématode du pin a déjà causé des dommages importants aux forêts de pins indigènes dans certains pays d'Asie, et des régions d'Amérique du Nord devraient subir des dommages dévastateurs dus aux insectes et aux maladies d'ici à 2027.
La production mondiale de bois reste quant à elle à un niveau record. Après une brève baisse pendant la pandémie de COVID-19, la production est revenue à environ 4 milliards de mètres cubes par an.
Près de 6 milliards de personnes utilisent des produits forestiers non ligneux et 70 % des pauvres de la planète dépendent des espèces sauvages pour leur alimentation, leurs médicaments, leur énergie, leurs revenus et d'autres usages. Les projections indiquent que la demande mondiale de bois rond pourrait augmenter de 49 % entre 2020 et 2050.
Face à de tels défis, le rapport affirme que l'innovation dans le secteur forestier est un catalyseur crucial des progrès vers la réalisation des Objectifs de développement durable.
"La FAO reconnaît que la science et l'innovation sont des ingrédients cruciaux pour parvenir à des solutions basées sur les forêts", a écrit M. QU Dongyu, Directeur général de la FAO, dans l'avant-propos du rapport. "Cette édition du SOFO informera le travail de la FAO pour intensifier l'innovation basée sur des preuves dans le domaine de la foresterie. Je pense qu'elle aidera également les Membres de la FAO et d'autres parties prenantes à favoriser une innovation responsable, inclusive et essentielle dans le secteur forestier afin de renforcer la durabilité et la résilience des systèmes agroalimentaires pour un monde meilleur et un meilleur avenir pour tous".
Des solutions innovantes
Le rapport identifie cinq types d'innovation qui renforcent le potentiel des forêts à relever les défis mondiaux : technologique, sociale, politique, institutionnelle et financière. Les exemples incluent le potentiel de l'IA pour faciliter l'analyse automatisée d'un vaste volume de données optiques, radar et lidar existantes et futures collectées quotidiennement par des drones, des satellites et des stations spatiales ; l'adoption du bois de masse et d'autres innovations à base de bois qui peuvent remplacer les produits à base de combustibles fossiles dans le secteur de la construction ; les politiques visant à impliquer les femmes, les jeunes et les peuples autochtones dans l'élaboration de solutions locales ; et les innovations dans le financement des secteurs public et privé pour augmenter la valeur des forêts sur pied.
L'innovation pouvant faire des gagnants et des perdants, le rapport préconise des approches inclusives et sensibles à la dimension de genre afin de garantir une répartition équitable des bénéfices entre les hommes, les femmes et les jeunes de tous les groupes socio-économiques et ethniques. La promotion de l'innovation doit prendre en compte et intégrer les circonstances locales, les perspectives, les connaissances, les besoins et les droits de toutes les parties prenantes.
Le rapport énumère cinq actions habilitantes qui permettront d'accroître l'innovation dans le secteur forestier : sensibiliser, renforcer les compétences, les capacités et les connaissances en matière d'innovation, encourager les partenariats transformationnels, garantir un financement plus important et universellement accessible pour l'innovation, et fournir un environnement politique et réglementaire incitatif.
Il présente également 18 études de cas du monde entier, qui donnent un aperçu du large éventail d'innovations technologiques, sociales, politiques, institutionnelles et financières dans le secteur forestier - et de leurs combinaisons - qui sont testées et mises en œuvre dans des conditions réelles.