11.04.2025
Deux ans après avoir rejoint l’Organization for Biodiversity Certificates (OBC) – comme nous l’annoncions dans cette actualité de 2022 – l’ATIBT franchit une nouvelle étape décisive en prenant le lead du groupe de travail “forêts tropicales”, au travers de sa commission carbone et biodiversité coordonnée par TEREA.
Ce groupe a pour mission de définir une grille de pratiques à impacts positifs « avec des gains » pour la biodiversité dans les écosystèmes forestiers tropicaux. Une étape structurante dans la construction du futur marché des certificats biodiversité.
Une méthodologie rigoureuse et collaborative pour valoriser les bonnes pratiques
Comme l’explique l’article publié le 3 avril 2025 par Carbon Pulse (lire l’article), l’OBC poursuit son ambition de construire un référentiel mondial pour les actions favorables à la biodiversité. Après avoir finalisé deux des grilles de bonnes pratiques pour les zones tempérées, l’association se penche désormais sur les écosystèmes tropicaux, avec un objectif clair : identifier des actions concrètes, reconnues et auditables, qui peuvent être mises en œuvre par les opérateurs forestiers, ONG ou collectivités locales, et qui génèrent des gains réels pour la biodiversité.
Le groupe de travail tropical, piloté par l’ATIBT et TEREA, réunit des acteurs clés du secteur, tels que Planète Urgence, Noé, Reforest’Action et EcoAct. Une fois cette grille finalisée, elle sera soumise à un consortium scientifique spécialisé sur les forêts tropicales pour qu’il rassemble un consensus sur les gains net de biodiversité associés aux pratiques.
Une suite logique de l’engagement de l’ATIBT pour les certificats biodiversité
Depuis 2023, l’ATIBT s’est pleinement investie dans les travaux de l’OBC via sa Commission Carbone et Biodiversité, en siégeant au sein du Board de l’association et des groupes thématiques, notamment celui sur les forêts tropicales. Cet engagement repose sur une conviction forte : la filière forêt-bois tropicale a un rôle fondamental à jouer dans la préservation de la biodiversité, et elle doit être pleinement intégrée aux systèmes de certification en cours de développement.
Contrairement à la compensation, souvent critiquée, le système de l’OBC repose sur une logique de contribution : les certificats ne visent pas à compenser des pertes, mais à valoriser des actions concrètes qui renforcent la capacité d’un écosystème à héberger et soutenir la biodiversité. Cette distinction est essentielle pour garantir l’intégrité des projets et éviter tout risque de greenwashing.
Un projet pilote en préparation pour ancrer ces pratiques dans les territoires
L’ATIBT est également en train de proposer à plusieurs bailleurs un projet structurant pour les années à venir. Ce projet visera à accompagner le développement de la méthodologie OBC adaptée aux forêts tropicales et à tester sa mise en œuvre à travers un projet pilote, probablement situé au Gabon. Ce pilote servira de preuve de concept, en lien avec les acteurs de terrain, les services techniques et les autorités nationales.
Ce projet s’inscrit dans une dynamique globale : face au déficit de financement annuel estimé à 700 milliards USD pour atteindre les objectifs de préservation de la biodiversité à l’horizon 2030 (source : Paulson Institute, 2020), il est essentiel de mobiliser davantage de ressources privées. Les certificats biodiversité représentent un levier prometteur, à condition qu’ils soient crédibles, ancrés dans la réalité des écosystèmes et portés par des acteurs de confiance.
Une initiative stratégique pour la filière forêt-bois tropicale
En prenant le lead de ce groupe de travail, l’ATIBT confirme sa volonté d’être force de proposition pour structurer des marchés volontaires de la biodiversité adaptés aux réalités du terrain. Notre rôle est non seulement de représenter la filière, mais aussi de veiller à ce que les systèmes en développement soient robustes, équitables et applicables dans le contexte des concessions du bassin du Congo.
Nous invitons les membres de l’ATIBT intéressés par cette dynamique à rejoindre les travaux de la Commission Carbone et Biodiversité ou à nous contacter pour explorer des pistes de collaboration.
Pour plus d’informations, contactez : Caroline Duhesme
Lire aussi : Notre article de 2022 sur l’adhésion à l’OBC