14.02.2020
Cette réunion a suivi de près celle de la Conférence Internationale sur les forêts pour la biodiversité et le climat, qui a eu lieu à Bruxelles les 4 – 5 février 2020.
Point
sur les négociations Climat, notamment article 6, et lien avec les Forêts/Usage
des terres
M Paul Watkinson, Conseiller auprès du directeur des affaires
européennes et internationales du MTES, a effectué cette synthèse issue
notamment des derniers échanges lors de la COP de Madrid.
Il apparaît que le réchauffement de 1,5° doit rester l’objectif prioritaire.
Pour certains, un réchauffement de 3° est à envisager, et resterait même un scénario optimiste…
À ce jour, le nombre de parties qui ont décidé de relever le défi dépasse la centaine. Mais ces pays ne comptent pas parmi eux les grands émetteurs de GES comme la Chine, l’Inde ou encore les USA. Cette centaine de pays représente environ seulement 15 % des émissions actuelles !
Mais selon M. Watkinson, la COP de Madrid n’est pas totalement un échec, malgré ce qui a été dit. En effet, quelques résultats concrets sont à enregistrer :
Sur les questions du marché du carbone, et les échanges entre parties concernant la nécessité d’éviter le double comptage en raison de règles très complexes concernant ce mécanisme, les problèmes ont été assez bien résolus en fin de COP Madrid.
Malheureusement, il existe des sujets qui n’ont pas évolué, et qui avaient été pourtant centraux lors de la COP de Paris. Ainsi, la transparence des engagements des parties prenantes et la possibilité de savoir lesquelles avancent ou n’avancent pas n’a pas évolué. Bref, on ne parvient pas à bien identifier les « bons élèves »… ?
La priorité se situe désormais au niveau des ambitions concernant l’action climatique, mais également au niveau de la transparence nécessaire pour enregistrer des avancées vérifiables.
Un point positif, les pays développés se sont engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an pour la lutte contre le réchauffement climatique. On est sur la bonne voie pour atteindre ce chiffre, qui devrait être malgré tout dépassé.
Enfin, comme l’a souligné M. Watkinson, cette année est marquée par les questions sur la biodiversité. Un renforcement du lien entre lutte pour le climat et maintien de la biodiversité doit être fait, car semble-t-il, seuls 2 % des financements climats seraient en co-bénéfices avec la biodiversité.
Nous nous faisons ici une réflexion concernant l’importance évidente qu’il y a à préserver les forêts du bassin du Congo, car nous savons tous qu’il s’agit de l’un des lieux de biodiversité les plus incroyables au monde…Toute action visant le maintien des forêts du bassin du Congo est donc doublement profitable, vis-à-vis du climat, mais aussi de la biodiversité, ce n’est pas nouveau. Les membres de l’ATIBT, forestiers certifiés dans le bassin du Congo, le savent bien.
Point sur la mise en œuvre de la SNDI
Un autre point important a été fait sur la SNDI (Stratégie Nationale de lutte contre la Déforestation Importée) initiée il y a maintenant 18 mois par la France.
M. Philippe Delétain a fait l’introduction sur cette réflexion, soulignant qu’un élément structurant manque encore dans cette initiative SNDI, à savoir les chiffres d’importation des différentes filières concernés par la stratégie.
Dans la définition des feuilles de route, restent aussi à définir les années de référence, qui doivent être fixées de commun accord avec les pays producteurs, la stratégie étant bâtie sur un partenariat.
Le prochain congrès de l’IUCN va être le lieu pour déposer une motion sur la SNDI, ainsi que l’occasion d’organiser un événement de type One Planet Summit. Le MAE, le MTES et l’AFD travaillent ensemble sur ces sujets.
Les représentants du MTES, et notamment Marianne Bernard, ont effectué un certain nombre de rappels concernant le suivi de la déclaration d’Amsterdam, ainsi que d’autres concernant la prochaine publication d’un guide des achats publics, lequel devait être publié en 2019 mais dont la publication a été retardée pour le rendre plus pratique et opérationnel.
Ce guide est attendu avec impatience, et devrait pouvoir accompagner les décideurs publics qui ne disposent à ce jour d’aucun outil de décision réellement à jour.
Madame Bernard a évoqué la certification dans le contexte du renforcement de la réglementation. Il sera important pour les membres de l’ATIBT d’en savoir plus sur ce sujet ; il est donc prévu d’avoir un échange prochainement avec le MTES.
Pour finir cette réunion du groupe national des forêts tropicales, a eu lieu la présentation de l’Alliance pour la préservation des forêts tropicales, par M Pierre-Henri Guignard, Envoyé spécial de la France.
Pour conclure ce rapide compte rendu sur le GNFT du 11 février, qui sera suivi d’un document beaucoup plus complet dans les prochaines semaines produit par le MAE qui comprendra un retour des différentes filières, il y a lieu de souligner que cette rencontre suivait de près la Conférence internationale sur les forêts pour la biodiversité et le climat, qui a eu lieu à Bruxelles les 4 – 5 février 2020.
Beaucoup de points communs, beaucoup de consensus. Sommes-nous assez efficaces ?
Vous trouverez ci-dessous le lien vers les vidéos de la conférence de Bruxelles, dont celle du Pr Lee White, Ministre de Eaux et Forêts de la République Gabonaise.
https://ec.europa.eu/info/events/international-conference-forests-biodiversity-and-climate_en