Le 16 et 17 mai dernier la FAO a organisé un atelier régional à Abidjan (Côte d’Ivoire) sur les politiques d’achat public en bois légal. L’ATIBT, le GFBC, le SPIB et l’UFIGA y ont participé.
80 participants ont pu partager leurs expériences permettant de riches
échanges autour de différents aspects liés aux politiques d’achats publics de bois
légal.
L’ATIBT retrace ici quelques
exemples d’échanges.
Les représentants des administrations et des partenaires au développement
ont rappelé que les appels d’offre de marché public contiennent certes, des
clauses sur l’environnement, mais que dans la pratique la sélection se fait sur
base de la transparence dans le traitement des offres et des prix proposés.
Il a ainsi été proposé que, dans le cadre des appels d’offres, et de l’évaluation
des soumissionnaires, des contrats et des contrôles de mise en œuvre, une
attention particulière soit portée sur
la chaîne d’approvisionnement de bois légal.
Aussi, pour équilibrer l’offre à la demande en bois légal sur les marchés nationaux plusieurs suggestions ont été faites
- La mise en place de taxes spécifiques aux marchés locaux(cela peut être par exemple d’appliquer le même taux de TVA que sur d’autres matériaux de construction tel que le béton (pour lequel le TVA est 6% au Gabon)) Rappelons que les sociétés industrielles ne peuvent pas vendre leur bois aux PME/TPE en dessous de leur prix de revient. Ainsi, si les Etats souhaitent favoriser le bois légal par rapport au bois clandestin, ils devront accepter des prix de bois plus élevés à cause des surcoûts liés à la légalité de l’exploitation (taxations, sécurité sociale des employés etc..)
- La mise en place de mesures favorisant la mise en conformité des TPE/PME, leur permettant ainsi de répondre plus facilement aux appels d’offres (en partenariat ou non avec d’autres industriels).
- La sensibilisation au niveau national sur les caractéristiques et possibles usages des essences moins connues (aussi nommées LKTS qui est Lesser Known Timber Species), permettant de mettre moins de pression d’exploitation sur les essences connues et ainsi d’agrandir l’offre.
- Enfin, la recherche d’accords entre les pays de la CEMAC et de la CEDEAO permettant d’exporter à moindre coûts portuaires des grumes des pays à grande couverture forestière vers les pays africains spécialisés dans la transformation du bois. En effet,en attendant que l’industrie de bois soit bien développé au sein des pays du Bassin du Congo, et que les activités de reboisement en Afrique de l’Ouest permettent de répondre aux besoins des marchés nationaux, l’export de grumes de l’Afrique Centrale vers l’Afrique de l’Ouest pourrait constituer une situation gagnant-gagnant pour les économies de la filière bois des deux sous-régions.