10.02.2023
La commission Carbone & Biodiversité reprend régulièrement les actualités et informations pertinentes sur le carbone et la biodiversité et prépare une synthèse. Nous vous partageons ici les points principaux de la 6e veille. La veille, dans son intégralité, est disponible sur demande pour les membres de l’ATIBT.
Cette veille s’articule autour de deux thèmes : les débats sur les crédits REDD+ et la COP15 de Montréal sur la biodiversité.
Sur les débats sur les crédits REDD+
Les projets impliqués dans le débat sont les projets REDD+ qui évitent des émissions, et non les projets de réduction et de séquestration soumis à moins de critiques dont celles de The Guardian ayant récemment mené une enquête sur le sujet.
D’après l’enquête de The Guardian, 94% des crédits carbone générés par les projets certifiés VCS sont « fantômes », c’est-à-dire ne représentant pas réellement une diminution des émissions de carbone. Verra réfute les chiffres avancés estimant que les méthodologies d’obtention de ces chiffres sont peu fiables.
Bien que critiquable, le mécanisme REDD+ est à ce jour le seul mécanisme qui permet de mobiliser des financements à large échelle pour la protection des forêts et de la biodiversité et fait partie de la solution globale pour atteindre les objectifs de Paris.
Il existe de nombreuses pistes d’amélioration. Ces projets ne doivent pas disparaitre mais les méthodologies de certification visant l’obtention de crédits carbone doivent s’affiner. Même si les projets carbone jouent un rôle important dans la réduction des émissions mondiales et la déforestation, ce sont les gouvernements nationaux qui gardent le plus grand levier d’action.
Le problème se situe moins au niveau des projets, tout de même positifs pour l’environnement, qu’au niveau des entreprises qui achètent ces crédits dans une optique de compensation carbone. Si les crédits sont « fictifs », l’entreprise achète de « fausses » réductions d’émissions et se dédouane de ses propres efforts.
Il faudrait ainsi sortir de la logique de « compensation carbone » qui implique que chaque tonne de CO2 émise peut être compensée, car cela n’incite pas les acteurs à fournir un réel effort de réduction des émissions.
Sur le sujet, vous pouvez consulter l’article du CIFOR que nous avons relayé la semaine dernière.
Sur la COP 15 de Montréal sur la biodiversité
Le constat de l’effondrement de la biodiversité est irrévocable : ce sont 1 million d’espèces menacées d’extinction, 75% de la surface terrestre altérée significativement et 85% des zones humides qui ont disparu.
L’objectif de la COP15 était d’obtenir des résultats pour la protection de la nature et des moyens pour mettre un terme à l’appauvrissement de la biodiversité au niveau mondial grâce à des objectifs quantifiés, mesurables, dotés d’un cadre de suivi pour la période 2022-2030.
Le cadre fixé est ambitieux mais tout du moins réaliste et applicable, avec des cibles chiffrées concrètes dont celle prévoyant la protection de 30% des terres et des océans d’ici 2030 (actuellement, 17% des terres et 8% des zones marines sont sous protection). Pour atteindre ces objectifs, l’accord prévoit des financements conséquents.
L’adoption du cadre de Kunming-Montréal représente une avancée importante, d’abord car il établit une référence internationale pour l’action pour le vivant, mais aussi car certains des objectifs qu’il énonce sont ambitieux. Mais plusieurs points restent flous, et laissent une grande place à l’interprétation. On peut regretter que cet accord ne soit pas contraignant.
La veille dans son intégralité est disponible sur demande pour les membres de l’ATIBT.
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Vos interlocuteurs à la Commission Carbone & Biodiversité :
Pour TEREA :
Pierre Schueller : p.schueller@terea.net
Coline Seyller : c.seyller@terea.net
Pour Eticwood
Marion Bouchat : m.bouchat@eticwood.com
Maxime Capelle : m.capelle@eticwood.com